Voici ce que dit le Seigneur

PREMIERE LECTURE

MARDI DE LA DOUZIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Voici ce que dit le Seigneur au sujet du roi d’Assour : Il n’entrera pas dans la ville, il ne lui lancera pas une flèche, il ne lui opposera pas un seul bouclier, il n’élèvera pas un seul remblai : il retournera par le chemin par lequel il est venu »

2ème livre des Rois 19,11.14-2135.36.

Hier, la lecture du Livre des Rois nous faisait part de la destruction du Royaume d’Israël (le Royaume du Nord) et de la ruine de sa capitale, Samarie, en 721 avant Jésus-Christ. Aujourd’hui, ce même livre nous raconte que le même empire assyrien a voulu s’emparer de Jérusalem, capitale du Royaume de Juda (le Royaume du Sud), en 701 avant Jésus-Christ.

Mais cette fois, l’invasion va échouer à détruire complètement le royaume de Juda. Ezéchias, le roi de Jérusalem, est un roi fidèle à la loi de Dieu. Sa naissance avait été annoncée par le prophète Jérémie (cf. Isaïe 7,14) quelques 33 ans auparavant, et maintenant le même prophète le rassure : le roi assyrien ne prendra pas Jérusalem. Le Livre des Rois poursuit sa lecture théologique de l’histoire : Dieu protège son peuple et son roi quand ces derniers sont fidèles à l’Alliance, mais il laisse faire les ennemis lorsque le roi et le peuple tournent le dos aux lois de l’Alliance.

Isaïe est encore en fonction en 701. Ensuite, il se taira. Il n’est pas impossible qu’il ait vécu difficilement cet épisode, car, si nous lisons entre les lignes et à travers d’autres récits de ces événements, nous découvrons que Jérusalem a échappé de peu à la destruction. En effet, l’attaque de Sennachérib est relatée ailleurs : en Isaïe 36,1 – 37,38 on voit que pratiquement toutes les autres villes de Juda étaient tombées entre les mains des Assyriens (cf. 36,1) ; on trouve un autre récit en 2 Chroniques 32,1-23.

Il est probable que le retrait des troupes a été aidé par la livraison d’une grande partie du trésor du Temple. Le récit biblique est épique, bien des détails historiques ont été gardés sous cape. Il s’agit d’aider le peuple a garder confiance en Dieu, tout en l’invitant à être plus conscient que l’obéissance à la Loi de Dieu est cruciale. Dans ses oracles déployés en Isaïe 29,1-24, le prophète manifeste l’autre face de sa mission. Oui il réconforte en annonçant le salut de Dieu, mais oui, il en profite pour appeler le peuple à se convertir en vérité ! (cf. en particulier 29,1-5.9-14.15-21.22-24). Ce sont là trois oracles qui en disent long sur les infidélités du peuple et de ses chefs…

Ainsi, toute épreuve est salutaire dans la mesure où elle aide à relire le passé et ses faiblesses et où elle invite à une vraie conversion du cœur et du mode de vie. comme tout ceci est actuel !

Ceci est une leçon pour nous : une fois de plus nous comprenons qu’en réalité, nos actes nous sauvent ou nous condamnent selon le cas. La fidélité à la loi de Dieu est source de paix, de force, de cohésion entre nous, au sein de nos familles et de nos pays. Au contraire, l’infidélité à Dieu ne peut être que source de division en nous-mêmes, en famille et dans la nation. L’infidélité nous affaiblit et nous fait devenir la proie des autres et de leur volonté de puissance.

Seigneur Jésus, te suivre c’est vivre. Te renier, c’est détruire en nous-même la source de la paix et du bonheur. Puissions-nous prendre de la graine de toutes les expériences du passé, notamment celles de la Bible, mais celles de toute l’histoire humaine. Te suivre, c’est devenir libres et devenir frères ! Quelle sagesse que ta Loi, je veux en faire mes délices.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane