La pierre angulaire, c’est le Christ

PREMIERE LECTURE

FÊTE DE SAINT THOMAS

3 JUILLET

 

« La pierre angulaire, c’est le Christ Jésus

lui-même. En lui, toute la construction

s’élève harmonieusement pour devenir

un temple saint dans le Seigneur »

Ephésiens 2,19-22.

 

La fête de l’apôtre Saint Thomas remet en mémoire la personnalité de cet homme qui ne voulait pas croire ses amis apôtres à propos de l’apparition de Jésus au soir de Pâques. Son incrédulité nous vaut la plus belle profession de foi « Mon Seigneur et mon Dieu ! » Il y a toujours une issue à nos incrédulités et à nos doutes. Nous ne devons même pas avoir peur de les présenter à Jésus. Ses plaies, véritable indice de sa vie de Ressuscité, nous rassurent et nous accompagnent.

Le texte de la lettre aux Ephésiens que l’Eglise proclame aujourd’hui nous rappelle une donnée très importante du culte chrétien. Tandis que nous honorons les apôtres et les saints pour la beauté de leurs vies, nous ne nous trompons pas en faisant d’eux des dieux auxquels nous serions tentés de rendre un culte d’adoration. Certes, ils sont importants – L’auteur de la lettre déclare que les douze Apôtres sont les fondations de l’Eglise – mais ils n’ont d’autre fonction que de révéler la Résurrection de Jésus, pierre Angulaire de tout l’édifice.

La lettre aux Éphésiens est la seule qui parle de l’Eglise comme d’une construction planétaire, regroupant toutes les nations sur la pierre angulaire. Dans les autres écrits du Nouveau Testament (à part l’Evangile de Matthieu) le mot Eglise désigne toujours une Eglise particulière – au jourd’hui on dirait un « diocèse ». on a ainsi l’Eglise qui est à Corinthe (1 Corinthiens 1,2) ; à Antioche (Actes 13,1). En Éphésiens, comme en Matthieu (cf. Matthieu 16,18), l’Eglise est universelle : elle est la famille de Dieu, la construction qui a pour fondation les apôtres et les prophètes (Éphésiens, 2,19-20). Les Apôtres ont été choisis par Jésus pour être la fondation, dont lui, le Christ, est la pierre angulaire. Thomas en fait partie.

Il est assez extraordinaire que nous en sachions si peu sur la plupart des douze Apôtres. Les Actes des Apôtres ne parlent que de Pierre, un peu de Jean, un tout petit peu de Jacques et c’est tout. Rien sur Thomas, par exemple. Il faut s’appuyer sur de la littérature extérieure à la Bible pour penser qu’il a dû aller jusqu’en Inde. En Inde, son souvenir est très fort. Il est considéré comme le fondateur de l’Eglise malabar. Il y aurait été martyrisé.

Nous honorons les saints. Nous louons leurs efforts pour suivre en tout temps ce que l’Esprit de Dieu dicte à leur conscience. Nous reconnaissons la lutte sans merci qu’ils ont mené contre leur tempérament et les embûches du démon. Mais nous ne les adorons pas ; ce sont des hommes et des femmes comme nous. Pécheurs, ils n’ont jamais craint de se relever et de confesser leurs péchés. Leur joie fut de constamment chanter, comme saint Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu » (Jean 20,28) ; « Allons-y nous-aussi et mourrons avec Lui ! » (Jean 11,16).

Seigneur Jésus donne-nous de témoigner en vérité de la place des saints dans la vie de l’Eglise. Fais que jamais nous ne soyons tentés de donner de nous une image d’idolâtres, mais accorde-nous de recevoir, de l’exemple des saints, un plus grand désir et un courage plus affirmer d’accueillir dans notre vie la sainteté.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane