PREMIERE LECTURE 

VENDREDI, QUATORZIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Ainsi parle le Seigneur : ‘Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu car tu t’es effondré par suite de tes fautes. Revenez au Seigneur en lui présentant ces paroles : ‘Enlève toutes les fautes, et accepte ce qui est bon’ »

Osée 14,2-10.

La fin du livre d’Osée nous présente sans conteste des oracles de bonheur – ce que nous appelons, dans notre langage religieux, des annonces de salut ! ces oracles supposent une situation dans laquelle le peuple a fait l’expérience de la catastrophe : « Car tu t’es effondré par suite de tes fautes » (Osée 14,2) ; « Les Assyriens ne peuvent pas nous sauver » (Osée 14,4). Au cœur de cette situation d’échec, le peuple est appelé à une double attitude : la repentance et la confiance.

  1. La repentance : « Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu ! Dieu appelle à revenir vers Lui, parce que la catastrophe trouve là sa racine la plus profonde. Le peuple s’est éloigné de YHWH. Ce faisant, il s’est donné à l’idolâtrie et cela n’a pas aidé sa cohésion ni son sens de l’équité. Les faux cultes ne font pas grandir dans la solidarité, la fraternité et le sens de la justice. Quand on est loin de Lui, loin de la source de l’amour et du droit, on n’est pas bien. Loin de lui, nous ne sommes pas bien, dit le prophète : « Reviens, Israël, au Seigneur ton Dieu, car tu t’es effondré à cause de tes fautes».

Dieu connait bien le résultat de nos fautes : c’est la division, c’est, c’est l’implosion de l’unité. C’est la honte de soi. Les péchés altèrent gravement les relations entre les personnes, car la jalousie, l’orgueil, la luxure ne produisent rien qui puisse rassembler les personnes. Or, comme le rappelle si bien le pape François « Nous ne nous sauverons qu’ensemble ». La situation actuelle, précipitée par le COvid_19, est un appel à la repentance, à faire la vérité sur ce qui, dans notre vie s’est détourné de Dieu, sur tout ce qui a fait que dans nos choix quotidiens, personnels, familiaux, sociaux, nous avons mis de côté la vérité de la Parole de Dieu. Nous honorons Dieu, mais nos choix ne correspondent pas vraiment à sa volonté, à ses enseignements et à ses lois. « Enlève toutes nos fautes et accepte ce qui est bon » (Osée 14.3).

  1. La confiance. Lorsque le peuple se détourne de lui, Dieu n’est pas bien non plus, si je puis dire ! Il avait offert son amour, ses lois de paix et de bonheur, de justice et de croit, et voilà que le peuple a préféré les illusions de idoles qui ne dérangent pas, tout simplement parce qu’elles ne peuvent parler : elles laissent les gens faire comme bon leur semble ! Notre Dieu est comme tous les parents, quand un enfants se détourne d’eux ; ils sont profondément malheureux… et ils le sont d’autant plus qu’ils sentent leur enfant blessé, mal dans sa peau, isolé… Le mal ne fait pas de mal qu’au peuple, il fait du mal à Dieu !

Mais une fois la repentance exprimée, la réponse de Dieu est belle : « Je les guérirai de leur infidélité, je les aimerai d’un amour gratuit, car ma colère s’est détournée d’Israël. Je serai pour Israël comme la rosée, il fleurira comme le lis » (Osée 14,5-6). Voilà pourquoi il nous appelle à revenir. C’est à la fois pour notre survie et pour son bonheur ! Il nous invite à lui faire confiance, son salut atteindra bientôt le peuple tout entier.

Si le repentir est réel, si nous acceptons de changer ce qui est contraire à Dieu, si « nous lui offrons ce qui est bon » (cf. Osée 14,3), si nous Le replaçons au centre de notre vie, de notre pensée et de nos choix, nous pouvons espérer un avenir meilleur. Cela dépend aussi de nous !

Seigneur Jésus tu as choisis de mettre ton Bonheur dans notre joie et notre communion avec toi. Ne regarde pas nos péchés, mais la foi de ton Eglise, et dans ta bienveillance, pardonne-nous.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane