Ainsi ma parole qui sort de ma bouche ne me reviendra pas sans résultat

PREMIERE LECTURE

QUINZIEME DIMANCHE DU TEMPS DE L’EGLISE – A

 

« Ma parole, qui sort de ma bouche,

ne me reviendra pas sans résultat,

sans avoir fait ce que je veux,

sans avoir accompli sa mission »

Isaïe 55, 10-11

Le livre d’Isaïe (certains écrivent « Esaïe », mais c’est le même personnage) comprend trois parties très différentes. Isaïe 1 – 39 raconte les oracles et le combat du prophète du 8ème siècle avant J.C., Isaïe. Il a prophétisé surtout entre 734 et 701 avant J.C. Isaïe 40 – 55 rapporte les oracles d’un prophète dont nous ignorons le nom, et qui a prophétisé dans les dernières années de l’exil à Babylone, vers 550 – 539, lorsque la montée de l’empire perse avec Cyrus faisait entrevoir la fin de l’Exil. Le troisième Isaïe, 56 – 66, comprend les oracles d’une autre personne encore, après le retour d’Exil, disons vers 535 – 515 avant J.C.

Le chapitre 55 joue le rôle de conclusion de ce prophète que nous appelons le deuxième Isaïe. Tout au long de ses oracles, il annonce la fin de l’Exil comme une marche triomphante (40,3-5 ; 43.1-8) un Nouvel Exode (43,19-21) qui fera oublier le premier de l’époque de Moïse. Ce que cherche le prophète, c’est de donner au peuple une plus grande confiance dans la Parole de Dieu.

La Parole de Dieu est efficace. Il l’avait souligné dès le début : « L’herbe se dessèche et la fleur se fane, mais la Parole de notre Dieu demeure pour toujours » (Isaïe 40,8).  Elle est créatrice : il suffit que Dieu « dise » et cela « est » ! (cf. Genèse 1). « Le Seigneur veille sur sa parole pour l’accomplir » (Jérémie 1,12). C’est d’ailleurs ce qui fait la différence entre le vrai prophète et le faux prophète : « Si le prophète parle au nom du Seigneur, et que la parole reste sans effet et ne s’accomplit pas, alors le Seigneur n’a pas dit cette parole. Le prophète l’a dite avec présomption . tu ne dois pas en avoir peur ! » (Deutéronome 18,22).

La parole de Dieu fait toujours ce qui lui plait. Elle ne revient jamais sans résultat, sans avoir accompli sa mission. Cependant nous devons bien comprendre que la mission de la parole de Dieu ne vient pas prendre la place de la liberté humaine : elle vient l’éclairer, l’avertir, la réconforter, lui montrer le droit chemin. Dès lors, personne ne peut prétendre avoir été pris au dépourvu, ne pas savoir ce que Dieu veut.

La parole de Dieu est comme la pluie. Quelle belle image : « La pluie et la neige qi descendent des cieux n’y retournent pas sans avoir abreuvé la terre, sans l’avoir fécondée et l’avoir fait germer » (Isaïe 55,10). C’est l’image de l’eau qui donne la vie, qui féconde tout. Nous en savons quelque chose en Guyane, de la valeur de l’eau. Nous avons la chance de vivre en un lieu, l’Amazonie, qui recèle 20% de toute l’eau potable de la terre sur moins de 2% de sa surface ! nous avons sous notre regard 10 fois plus d’eau que le reste du monde. Et nous en connaissons la valeur par la beauté de la forêt et la splendeur des fleuves et des criques. Dire que la parole de Dieu est comme une eau fécondante, c’est parler d’un trésor.

Frères et sœurs, remercions le Seigneur pour ces deux trésors : celui de l’eau sans lequel aucune vie n’est possible sur terre, et le trésor de sa parole, sans laquelle notre âme n’est qu’une « terre aride, altérée, sans eau » (Psaume 62,2).

Cette parole, je l’accueille et je te promets, Père de toute tendresse, je te promets de la semer à tout vent, comme la lumière qui dissipe les ténèbres de ce monde, les épidémies, les guerres et les méchancetés humaines.

Père infiniment bon,

Comment, jeune, garder pur son chemin ? En observant ta parole.

10 De tout mon coeur, je te cherche ; garde-moi de fuir tes volontés.

11 Dans mon coeur, je conserve tes promesses pour ne pas faillir envers toi.

12 Toi, Seigneur, tu es béni : apprends-moi tes commandements.

13 Je fais repasser sur mes lèvres chaque décision de ta bouche.

14 Je trouve dans la voie de tes exigences plus de joie que dans toutes les richesses.

15 Je veux méditer sur tes préceptes et contempler tes voies.

16 Je trouve en tes commandements mon plaisir, je n’oublie pas ta parole.

(Psaume 118 (119),9-16.