Apprenez à faire le bien, cherchez le droit

PREMIERE LECTURE

LUNDI, QUINZIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Lavez-vous, purifiez-vous, ôtez de ma vue vos actions mauvaises, cessez de faire le mal. Apprenez à faire le bien : recherchez le droit, mettez au pas l’oppresseur, rendez justice à l’orphelin, défendez la cause de la veuve »

Isaïe 1,10-17.

Nous voici maintenant entrés dans la méditation du prophète Isaïe, le plus grand de tous, que nous allons suivre pendant toute la semaine. C’est la sixième semaine consécutive où les première lectures nous font découvrir les prophètes de la monarchie en Israël et Juda. Cinq autres suivront. C’est dire que, de la dixième semaine du temps de l’Eglise jusqu’à la 20ème, nous avons une occasion unique de découverte du grand prophétisme de l’Ancien Testament. Je vous invite à retrouver dans votre bible, cette semaine, deux introductions : celle sur l’ensemble des prophètes et celle qui concerne Isaïe.

Jusqu’ici nous avons suivi des prophètes qui ont prophétisé dans le Royaume d’Israël (Royaume du Nord) et sa capitale Samarie : Elie, Élisée, Amos et Osée. Avec Isaïe nous venons dans le Royaume de Juda (Royaume du Sud) et sa capitale Jérusalem. Isaïe raconte sa vocation au chapitre 6, que nous aurions médité samedi dernier, si ce n’avait pas été le 11 juillet, fête de Saint Benoît, patron de l’Europe. Dans ce chapitre, nous apprenons qu’Isaïe est un familier du Temple de Jérusalem (6,1). Nous sommes en 740 avant J.C., sous le règne d’Ozias (ou Azarias, voir 2 Rois 15,1-7). Le chant de la Grande Mission de Guyane, Me voici, Dieu, est un développement de la réponse d’Isaïe à l’appel de Dieu : 6,8.

L’oracle que nous méditons aujourd’hui se résume en cinq mots : « Pas de culte sans justice ». Dieu n’en peut plus, de la multiplications des rites et des sacrifies ; il ne veut plus ni graisse ni sang d’animaux (1,11). Il refuse les fêtes récurrentes pour le sabbat, le début du mois (néoménie), les grandes convocations (1,13-14). Tout cela le dégoute.

Pourquoi ? Parce que ces gens qui sacrifient ont les mains pleines de sang (1,15)

Que faire alors ? Se convertir les versets 16 et 17 disent tout : que le bien soit fait, que la justice soit rendue, que ceux qui oppriment les autres soient remis à leur place, et que les faibles soient secourus : les petits, les orphelins et les veuves. Avec les étrangers, ils sont les privilégiés de Dieu parce que sur terre ils n’ont personne (cf. Exode 22,21-22 ; Psaume 21,11 ; 72,4 ; Proverbes 22,22 ; 23,10 ; Jérémie 5,28 ; 7,6 ; 21,12 ; 49,11 ; Ézéchiel 18,12 ; 22,7 ; Michée 2,1 ; Zacharie 8,17. Ils n’ont personne à leur côté. La règle consiste à se faire le prochain de ces gens-là (cf. Luc 10,37-37).

Cet avertissement de Dieu nous est directement adressé, à nous les évêques, prêtres et fidèles qui sommes pratiquants : notre pratique n’a aucune valeur aux yeux de Dieu si notre vie n’est pas droite, juste et charitable : pas de culte agréable à Dieu sans justice et amour envers tous.

Seigneur Jésus, nous te rendons grâce pour tous ces prophètes qui t’ont précédé, ont préparé le terrain devant toi, on élevé sans cesse la conscience morale de ton peuple. Nous avons encore besoin de les écouter, de laisser leurs paroles éclaircir notre regard et convertir notre cœur, car à travers eux, c’est déjà toi qui nous parles.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane