PREMIERE LECTURE

MARDI, QUINZIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Le Seigneur dit alors à Isaïe : ‘Avec ton fils qui s’appelle ‘Un-reste-reviendra’, va trouver Achaz, au bout du canal du réservoir supérieur, sur la route du Champ-du-Foulon. Tu lui diras : ‘Garde ton calme, ne crains pas, ne va pas perdre cœur devant ces deux bouts de tisons fumants, à cause de la colère bruyante du roi de Syrie et du roi d’Israël.’  »

Isaïe 7,1-9.

Nous sommes en 734 avant Jésus-Christ. Autour du royaume de Juda – « la maison de David » – à Jérusalem, deux autres petites nations, le royaume d’Israël et le royaume de Syrie, s’agitent et rêvent d’attaquer l’immense empire Assyrien . C’est une folie dans laquelle ils veulent entrainer Juda pour qu’il fasse partie de leur coalition. Isaïe, de la part de Dieu, vient dire au roi de Juda de ne pas accepter leur proposition. Néanmoins, selon 2 Chroniques 28,5-7, les deux rois ont déjà infligé de lourdes pertes au royaume de Juda et fait de nombreux prisonniers. Ils sont en passe de venir assiéger Jérusalem.

Le prophète est un homme de Dieu. Comme tous les vrais croyants, il tient dans une main l’intimité avec Dieu et dans l’autre le journal, c’est-à-dire qu’il s’intéresse à la vie de son peuple. Il évalue la situation de la communauté sous l’œil vigilant de son Dieu Il analyse les événements avec le regard de Dieu. Il est à l’écoute de ce que Dieu l’aide à comprendre à propos de la situation.

Dieu intervint en effet. Il demande à son jeune prophète, Isaïe, d’aller rassurer Achaz, le roi de Juda, au moment où ce dernier allait chercher une alliance avec l’Égypte pour contrer ses deux adversaires. , ces deux nations sont deux bouts de tisons fumants, cela veut dire qu’ils n’en ont plus pour longtemps. Leur lutte contre l’Assyrie, annonce-t-il, se terminera par leur défaite. Dieu révèle à son prophète que la ruine, quelques années plus tard, des royaumes qui menacent Jérusalem (cf. Isaïe 7,7-9).

Dans certaines circonstances, comme à l’époque qui nous préoccupe, le message de Dieu délivré par son prophète est un message de réconfort, car il sait que son peuple est suffisamment droit, suffisamment juste, pour ne pas se lancer dans des aventures, et même pout résister à des tentations contraires au bien-être de tous. Dans d’autres circonstances, comme à l’époque de Jérémie, le message de Dieu est un message d’avertissement, lorsque le peuple s’est trop éloigné du droit. Il risque, alors, de tout perdre.

Le discernement des esprits, qui me permet de décider de la route à prendre pour suivre l’inspiration de l’Esprit de Dieu et vivre en conformité avec sa volonté, est un élément essentiel pour conduire notre vie, à la fois personnelle et collective.

Selon l’état de mon âme et la situation dans laquelle je me trouve, la parole de Dieu vient me réconforter, m’encourager à continuer mes efforts et à me laisser sanctifier par lui. Mais cette parole peut aussi m’avertir que je suis sur une mauvaise pente, que je suis en train de perdre pied, que je dois changer de route si je veux éviter le malheur. Il faut que, comme le prophète, avec l’aide de la Parole, je discerne le message que Dieu m’adresse, à travers les circonstances de ma vie.

Pour cela, souvent, j’ai besoin d’un autre, d’un prophète, d’un guide spirituel. Je ne peux pas avancer vraiment dans la sainteté tout seul. J’ai besoin de conseils. Est-ce que je sais les solliciter et les écouter ?

Ce que je dis ici vaut pour les personnes et pour les groupes, les sociétés et les nations.

Seigneur Jésus, de tout temps tu as envoyé auprès de nous de gens qui sont des prophètes, des guides, des conseillers spirituels, car tu sais bien que personne ne voit tout seul le sommet de son crâne ! Donne-moi de choisir, pour ma vie spirituelle, un guide sûr et de m’en remettre à son jugement, puisque ce que tu attends de moi, ce n’est rien d’autre que la sainteté.

† Emmanuel Lafont

Evêque de la Guyane