Tenez fermes les traditions que je vous ai enseignées

PREMIERE LECTURE

MARDI, VINGT-ET-UNIEME SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

 

« Si l’on nous attribue une révélation,

une parole ou une lettre prétendant

que le jour du Seigneur est arrivé,

n’allez pas aussitôt perdre la tête »

2 Thessaloniciens 2,1-3.14-17

Jusqu’à jeudi prochain, l’Eglise nous invite à entrer dans la 2ème lettre aux Thessaloniciens. La première génération chrétienne après la Pentecôte croyait fermement que le retour du Christ se ferait très vite, bien avant qu’un seul disciple ne meure. Il est probable que les apôtres aient, eux aussi, favorisé cette attente, du moins dans un premier temps. La mort des premiers chrétiens arriva comme une douche froide et Paul, dans sa première lettre aux Thessaloniciens, en 51 de l’ère chrétienne, avait temporisé cette espérance. Il y revient ici, d’autant que certains se chargeaient de susciter l’émotion des gens.

Il semble même que des personnes aient prétendu parler au nom de Paul. « Si l’on nous attribue une inspiration, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n’allez pas aussitôt perdre la tête » (2 Th 2,2).  Il réagit ici vigoureusement en écrivant une deuxième lettre, plus précise. Le but de cette seconde lettre aux Thessaloniciens apparait clairement : Paul ne veut pas que ses chrétiens se laissent égarer par des annonces tonitruantes de la part de gens qui se font passer pour des prophètes ! Il semblerait aussi que sa première lettre ait été en partie mal comprise.

Le Christ avait annoncé son retour. En même temps, il avait bien indiqué deux choses. D’abord que personne n’en connaissait l’heure (cf. Marc 13,32) et que, par voie de conséquence, personne n’était autorisé à signaler cette venue aux autres. Ensuite, Jésus avait affirmé que sa venue serait immédiatement visible par tous. Il n’aurait pas besoin de précurseurs (cf. Marc 13,21-23). Ainsi Jésus nous avertissait à l’avance que nous n’aurions pas besoin de « faux prophètes » qui viendraient nous annoncer la fin du monde. Il n’enverra personne en avant de lui ! Ne perdons pas la tête ! Travaillons seulement, comme si ce jour était le dernier. Alors, nous serons prêts lorsqu’il viendra.

Mais Paul, non content d’affirmer cela, revient sur le devoir impérieux des disciples du Christ : « Que Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même, et Dieu notre Père…. Réconfortent vos cœurs et les affermissent en tout ce que vous pouvez faire et dire de bien » (2 Th 2,17). Sans nous préoccuper de la fin, occupons-nous de faire et de dire le bien. Ne nous préoccupons pas seulement de le dire, de l’enseigner aux autres et à nos enfants, mais d’abord faisons-le !

Faire le bien, dire le bien, voilà ce que Jésus attend de nous qui confessons publiquement qu’il est le Sauveur !

Seigneur Jésus, chaque jour, dans la prière que tu nous as apprise, nous disons : ‘Que ton Règne vienne’. Nous prions ainsi dans l’espérance de ton retour et de la venue du Règne du Père, lorsque tu remettras toutes choses à ton Père. Garde vive dans mon cœur cette espérance, loin de toute fébrilité, de toute angoisse, et de tout désir malsain d’en deviner le moment. Garde-nous tous de nous laisser berner par ceux qui croient parler en ton nom alors qu’ils sont dans l’ignorance de ton jour.

† Emmanuel Lafont

Evêque de Cayenne