PREMIERE LECTURE

SAMEDI, 29ème SEMAINE DU TEMPS DE L’EGLISE – 2

« Que veut dire : Il est monté ? — Cela veut dire qu’il était d’abord

descendu dans les régions inférieures de la terre.

Et celui qui était descendu est le même qui est monté

au-dessus de tous les cieux pour remplir l’univers »

Ephésiens 4,7-16

Cette partie de la lettre aux Éphésiens parle d’une part des dons que chacun a reçu et ensuite de la croissance de l’Église selon que chacun de nous met ses dons au service de l’Église et de la mission.

« A chacun d’entre nous la grâce a été donnée selon la mesure du don fait par le Christ » (4,7). Habituellement, les dons sont attribués à l’Esprit Saint. En 1 Corinthiens 12, Paul utilise le mot « charisme », alors qu’ici les mots employés sont « doron et doma », don. Les dons n’ont pas exactement la même fonction, pourrait-on dire. Les dons de l’Esprit sont plus personnels – mais pour le bien de tous. Les dons du Christ sont plus institutionnels – fonction pour la croissance de l’Église.

Les dons de Jésus sont la conséquence de sa montée au ciel. L’apôtre souligne qu’il est monté parce qu’il était d’abord descendu jusqu’aux « régions inférieures de la terre » (4,9). On retrouve ici l’intuition de l’hymne aux Philippiens (Philippiens 2,6-11) : l’exaltation du Christ Jésus est rendue possible et magnifique grâce à son humilité et à son obéissance. C’est là que nous sommes tous appelés à monter. Il est monté, nous rappelle l’auteur de la Lettre, pour combler l’univers, pour nous conduire tous. Dieu me veut très haut, beaucoup plus haut que je ne rêve, immensément plus haut que mes forces ne sont capables de me conduire. Dieu a pour moi,  pour vous, un projet inestimable, auprès duquel les épreuves passagères ne sont rien !

Mais avant de monter, Jésus est d’abord descendu. Qu’est-ce à dire sinon qu’il est venu se mettre à notre hauteur, à la hauteur de la terre, en bas, avant de nous emmener avec lui, en haut. Le Christ est venu me chercher là où je suis ! Il n’a pas eu peur de descendre, de se mettre à ma portée. Peu importe où je suis, je puis m’estimer bien bas, parfois, c’est là que le Christ a daigné descendre. Il est venu pour cela, il est descendu !

En descendant, le Christ a dû apprendre à remonter. Son chemin vers le Père fut un chemin où la souffrance ne lui a pas été épargnée. Un chemin de croix. La souffrance fut salutaire et pour lui, car par elle il a appris l’obéissance, et pour nous, car elle nous a acquis le pardon de nos péchés et la vie de sainteté. Comment puis-je espérer enter avec lui dans le Ciel sans que la souffrance ne m’identifie à lui et ne me purifie ?

Les dons de Jésus sont clairement pour la croissance de l’Église. Par ces dons, les Apôtres, les prophètes, les évangélisateur, les pasteurs, ceux qui enseignent (cf. 4,11), « les fidèles sont organisés pour que…. Se construise le Corps du Christ » (12). Ces dons sont au service de tous, pour que « tous ensemble… nous parvenions à l’état de l’homme parfait, à la stature du Christ dans sa plénitude » (4,13). Ces mots sont vraiment très forts ! Comme le Christ s’est élevé, nous aussi, nous devons nous élever, grandir, croître, de manière à ne plus être « menés à la dérive… » (4,14).

Nous sommes l’Église, une Église qui doit grandir – et nous avec – car nous sommes en chemin.  Et sur ce chemin, le secret, la vérité, c’est l’amour ! (4,15) car « Tout le corps se construit dans l’amour » (4,16).

Je reçois ces paroles ! Il faut que je les laisse danser dans mon cœur, qu’elles le réchauffent, cela prend du temps, mais c’est si beau, quand je leur laisse le temps de pénétrer et de me féconder. Seul le silence, le recueillement, le retrait des soucis extérieurs me permettent d’en recueillir tout le miel…

CHRETIEN, GARDE-TOI DE LIRE CES LIGNES COMME EN ZAPANT.

LAISSE-LES REMPLIR L’ESPACE DE SILENCE ET DE RECUEILLEMENT

QUE TU AURAS ACCEPTE DE CREER

Certes, Seigneur Jésus, tout mon être rechigne contre la souffrance, mais c’est le chemin insurpassable de la bonté, de la volonté, de l’identification à ta vie et de la part à prendre pour la mort du péché. Si je ne peux la comprendre sans toi, avec toi j’apprends à l’offrir et à entrer dans ta gloire.