Revivons, avec le baptême de Jésus, ces instants de communion indicibles mais dont nous avons reçu toute force et toute lumière

Évangile
Solennité du baptême de Jésus
« Voici venir derrière moi celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de me courber à ses pieds pour défaire la courroie de ses sandales »
Marc 1, 7-11.
C’est l’heure de Jean- Baptiste. Totalement immergé dans l’Esprit Saint, il pénètre l’intérieur des choses et des êtres. L’Esprit, qui déjà l’avait fait tressaillir dans le sein de sa mère Elisabeth (cf. Luc 1, 41) lui fait voir qu’il n’est qu’un héraut. Il annonce un autre. Il prépare sa venue. Celui qui vient par derrière, comme par surprise est incomparablement plus grand que lui. C’est ce même Esprit qui met en lumière son humilité : je ne suis pas digne de me courber à ses pieds… » (Marc, 1,7).
Jésus manifeste sa solidarité avec le peuple venu confesser ses péchés pour préparer le chemin du Seigneur (Marc 1,4-5). Je ne vois pas son geste comme simplement exemplaire. Je crois que Jésus a voulu vivre jusqu’au bout sa communion à l’attente et à la démarche de son peuple. Depuis longtemps, il attendait le moment où son Père lui indiquerait clairement sa mission. Il avait appris le ritualisme des prêtres, le légalisme des pharisiens, et les exigences morales et sociales des prophètes. Il s’est senti attiré par la proclamation du Baptiste. On trouve en Matthieu et Luc un développement intéressant de son message (cf. Matthieu 3,7-12 et Luc 3,3-14)
Au moment où il remonte de l’eau, Jésus fait une expérience mystique décisive. Son Père intervient, lui déclare son amour unique, et l’envoie proclamer qu’Il veut partager cet amour avec nous tous. « Tu es mon Fils bien -aimé ; en toi je trouve ma joie » (1,11). Jésus vit à cet instant une effusion de l’Esprit. Il reçoit la force et la sagesse pour sa mission d’évangélisation. C’est le tournant de sa vie : ce que le Baptiste annonçait, il revient à Jésus de le réaliser ! Avec lui, désormais, le Règne de Dieu advient (cf. Marc 1,15).
Oui, Jésus vivait avec son Père une relation d’intimité unique, permanente, divine. Mais ce moment du baptême constitue un moment inusuel de communion et d’envoi. Tout bascule. Fini le travail à l’atelier, finie la vie à Nazareth, fini le silence dans l’intimité familiale. C’est la « sortie » comme l’appellerait le pape François.
Frères et sœurs, nous avons reçu, nous aussi, le même Esprit qui conduisait le Baptiste. Nous avons reçu, nous aussi, l’Esprit qui s’est emparé du cœur et de la vie de Jésus. Toute notre vie chrétienne consiste à nous laisser conduire par l’Esprit (cf. Galates 5, 18) nous aussi. Rappelons-nous ces moments dans notre vie, où Dieu nous a « marqué », « touché », où son emprise sur nous s’est faite lumineuse et décisive. Revivons, avec le baptême de Jésus, ces instants de communion indicibles mais dont nous avons reçu toute force et toute lumière
Seigneur Jésus, en ce jour où le Baptiste, rempli de l’Esprit, te désigne à l’humanité, donne-moi de nouveau cet Esprit d’intelligence et de sagesse, qui nous fait voir ce qui est invisible pour les yeux, et qu’il me garde toujours dans l’humilité du cœur !