« La Transfiguration »

Quand on regarde l’histoire du Peuple Hébreux, apparaît la séquence suivante :

1. L’esclavage en Égypte ;

2. Une transfiguration avec les miracles que Dieu accomplit pour sauver le Peuple ;

3. Puis, il y a l’Exode, c’est-à-dire la traversée douloureuse du désert où les hébreux vont entrer dans un processus de purification ;

4. Enfin, il y a l’entrée en Terre Promise.

Quand on regarde le ministère de Jésus : 

1. Dans le baptême de Jean, il annonce qu’il est venu prendre sur lui le péché du monde pour le délivrer de l’esclavage du démon ;

2. Il connaît une transfiguration sur le Thabor qui annonce sa glorification ;

3. A cette occasion, on voit la nuée lumineuse qui rappelle la traversée du désert par le peuple juif et qui est pour nous chrétien le signe de l’Esprit Saint ;

4. Au retour Jésus dit de ne pas parler de cela avant son entrée dans la Gloire (vraie « Terre Promise »).

En réalité, Jésus vit donc dans sa personne ce que le Peuple Juif a vécu. Il a pris sur lui l’esclavage du péché, il a eu la consolation de la transfiguration,  il a accepté son exode, c’est-à-dire la traversée de sa douloureuse passion. Et par la résurrection il a été glorifié en entrant dans le Royaume de son Père.

Et nous ?

Cette séquence esclavage-défiguration ; consolation-transfiguration ; désert, configuration puis glorification  est aussi pour nous.

1. D’abord il nous faut consentir à quitter notre péché qui nous défigure ;

2. Il convient, ensuite d’accueillir avec action de grâces toutes les consolations, toutes les grâces qui sont autant de moments de transfiguration du quotidien ;

3. Il nous faut par ailleurs prendre résolument le chemin du désert où se trouvent bien des épreuves y compris des humiliations. A ce propos la Bienheureuse Anne-Marie Javouhey dit : « Ne craignons pas les peines et les humiliations, mais ne les méritons jamais. ». Celles-ci sont censées nous purifier et nous configurer au Seigneur Jésus ;

4. Il convient d’entrer dans l’Espérance de la vie éternelle la vraie « terre promise ». En réalité, la joie de la résurrection et de la glorification est déjà présente en avant goût dans la vie du croyant car de temps en temps, elle affleure dans des petits ou grands moments de transfiguration. Telle est notre condition de chrétien.

+ Mgr Alain Ransay, évêque de la Guyane