“L’humilité de Dieu” 

Chers amis, au début de cette semaine sainte, j’aimerais que nous méditions sur l’humilité de Dieu. Cette humilité qui se manifeste de façon éclatante dans la passion de son Fils.

La passion de Jésus n’est pas un accident, les Saintes Écritures l’avaient bien annoncé, par exemple ce serviteur qui n’aurait plus figure d’homme ; qui serait défiguré, « méprisé et abandonné de tous, homme de douleurs, familier de la souffrance, semblable au lépreux dont on se détourne… » (Is 53,3).

Le prophète dit aussi un peu plus loin (Is 53, 12) : « il s’est dépouillé lui-même jusqu’à la mort »

Ô que Dieu est humble… Venant chez les hommes, non seulement n’occupe pas les premiers rangs (ce serait déjà s’abaisser considérablement), mais il prend la dernière place, celle du méprisé, du condamné à mort, du maudit….

Pourquoi ?

Peut-être que c’est pour vaincre notre orgueil. C’est ce que dit clairement saint Paul dans l’épitre aux Philippiens lorsqu’il dit « il s’est fait obéissant jusqu’à la mort et la mort de la croix, c’est pourquoi tout genou fléchira, toute langue confessera que Jésus est Seigneur ».

La racine du péché, c’est bien l’orgueil. Le Père Cantalamessa, prédicateur de la Maison Pontificale, disait que si dans le corps humain il y a 70% d’eau, il y a fort à parier que dans l’esprit humain il y a 70% d’orgueil.

Le même père disait que si nous pouvions voir le monde comme Dieu nous verrions les hommes qui se tiennent sur la pointe des pieds pour paraître plus haut que les autres. Nous verrions beaucoup d’orgueil chez les puissants, entre les nations, dans les familles entre l’homme et la femme. L’amour du début est souvent gâté par l’orgueil qui empêche toute communication. Partout, dans l’Église comme ailleurs alors même que nous nous réclamons d’un tel maître.

Dieu aurait pu plier notre orgueil par la force, il a choisi de le plier par son humilité. Si lui le maître de toute choses, celui qui est le créateur des milliards de milliards de galaxies de notre univers prend la dernière place chez les hommes, il conviendrait que nous revenions à de plus justes proportions dans l’appréciation de nous-mêmes.

Bonne Semaine Sainte !!!

+ Mgr Alain Ransay, évêque de la Guyane