“Quand humainement tout est fini, la foi nous invite à l’espérance”.

Tout est fini. Jésus est mort. Ses ennemis semblent avoir gagné la partie : ils ont réussi avec leur parodie de procès à le mettre à mort alors qu’il incarnait tant d’espoirs… Lui le leader charismatique, lui qui guérissait les malades, ressuscitait les morts, expulsait les démons… Il est mort et enterré. Faut-il se résigner, avaler son chagrin et retourner à la grisaille du quotidien ? L’inconnu qui a rejoint les disciples découragés sur le chemin d’Emmaüs, les invite, à travers les Saintes Écritures, à retrouver la foi et l’espérance. Plus loin, cet homme va bénir Dieu pour le pain et va le leur donner comme le jeudi précédent en disant sans doute : « ceci est mon corps »… Alors, leurs yeux s’ouvrent et ils reconnaissent Jésus.

Cette Parole et ce « Pain » leur donne le courage de retourner à Jérusalem en pleine nuit et à toute vitesse pour annoncer aux onze la Bonne Nouvelle : « Jésus est Vivant, il est ressuscité ! » L’ Espérance n’est plus morte, elle revit ; Jésus est bien le Sauveur du monde…

C’est la même chose pour nous aujourd’hui. Parfois, nous sommes découragés car nous avons l’impression que, malgré nos efforts et nos prières, c’est le mal qui domine. Il arrive qu’au travail ou ailleurs, on subisse des humiliations de la part de personnes qui ne craignent pas Dieu et qui n’hésitent pas à faire du mal à leur prochain. La Parole de Dieu et l’Eucharistie doivent nous aider à rester debout, à ne pas perdre espoir dans la victoire. La Parole et le Pain eucharistique nous rappelle que Jésus est ressuscité, qu’il est vivant et qu’il est vainqueur du mal.

Pensons à ces chrétiens qui doivent quitter leur domicile, leurs biens, leur emploi pour fuir les persécutions et éviter qu’eux-mêmes et leurs familles soient exterminés. Ils tiennent dans la foi, ils ne baissent pas les bras.

D’autres sont en prison et ils tiennent. D’autres, en Syrie, préfèrent se faire crucifier plutôt que de renier le Christ. Le Pape a dit qu’il a pleuré en apprenant cette nouvelle. Ces chrétiens gardent l’Espérance même devant la mort… Comme Jésus, ils en seront vainqueurs.

Avec eux, grâce à la Parole de Dieu et à l’Eucharistie, nous pouvons de nouveau espérer être libérés de tout le mal qui nous entoure, de toutes les intrigues des méchants. Nous pouvons espérer en la victoire du Bien sur le Mal, de la Vérité sur le mensonge, de l’amour des autres sur l’égoïsme. Le Royaume de Dieu est là. Dieu est vainqueur. Les méchants, les menteurs, ceux qui utilisent leur pouvoir pour eux-mêmes seront défaits. Ils ne craignent pas Dieu, mais ils verront sa Victoire.

Les signes qui annonçaient la victoire de Jésus sur le mal sont encore d’actualité pour raviver notre espérance ; guérisons inexplicables, miracles eucharistiques, apparitions de la Vierge et toutes les autres grâces que le Seigneur nous prodigue, nous qui sommes son Peuple.

+ Mgr Alain Ransay, évêque de la Guyane