« Réjouissez vous! »

« Gaudete in Domino semper : iterum dico, gaudete » : « Réjouissez-vous sans cesse dans le Seigneur : oui je vous le dis encore, réjouissez-vous ». Cette parole, écrite par Saint-Paul aux Philippiens (4,4), débutait autrefois (quand la messe était encore dite en latin), l’office du troisième dimanche de l’Avent. A la lecture du passage entier dans la Bible, on comprend la raison de cette joie : « car le Seigneur est proche » (v. 5).

On comprend pourquoi : ce troisième dimanche de l’Avent nous rappelle que nous sommes à une semaine de noël. Par conséquent, la joie monte dans nos cœurs : le Seigneur est PROCHE !

Une épouse qui attend son conjoint parti longtemps dans un autre pays pour son travail compte les jours et à mesure que la date de son retour approche, la joie monte de plus en plus dans son cœur.

Je n’oublierai jamais cette vieille religieuse (épouse du Christ) dont les yeux étaient inondés de lumière et qui me disait : « ma vue et mon acuité auditive baissent, je marche moins bien, tout s’en va, mais Dieu VIENT ! »

Cette proximité du Seigneur doit nous donner, comme à elle, de la joie, quand bien même le monde dans lequel nous vivons peut paraître à certains moments désespérant. Quand bien même les motifs de tristesse ne manquent pas. Ce n’est pas par hasard que l’on parlait autrefois de vallée de larmes.

Il y a la tristesse des couples qui se séparent, celle des enfants qui sont privés d’un couple aimant alors qu’ils en ont un besoin vital. On déplore aussi avec peine les 3200 petits guyanais qui n’ont pas vu le jour car ayant été avortés. On a aussi le chagrin dû au chômage, à la maladie, à la mort de ceux que nous aimons, sans parler de l’angoisse résultant de la perspective de notre propre mort… Et pourtant le Seigneur nous dit aujourd’hui « GAUDETE ! » C’est-à-dire « réjouissez-vous ! » « Je vous le répète réjouissez-vous car le Seigneur est proche ». Oui l’Evangile nous invite à la joie …

La Vierge Marie est le modèle de cette joie au milieu de mille épreuves ; son cantique d’action de grâce n’a cessé de monter vers Dieu et St Luc nous l’a transmis : « Mon âme exalte le Seigneur ; exulte mon esprit en Dieu mon Sauveur. »

Oui, au milieu de cette vallée de larmes, la joie habite le chrétien, alors que les autres pleurent, lui il est dans la joie car il est habité d’une espérance plus forte que les épreuves et les tourments de ce monde.

Réjouissez-vous dans le Seigneur !

† Mgr Alain Ransay, évêque de Cayenne