« Sainte et Joyeuse Année 2024 »

Chers diocésains,

Déjà 2024 ! C’est incroyable !

Quand je pense qu’adolescent, l’an 2000 m’apparaissait comme un horizon lointain qui relevait de la science-fiction. Je m’imaginais alors que les voitures voleraient, qu’il y aurait des robots qui circuleraient dans les rues, que les maladies graves seraient traitées et éliminées…. Nous voilà en 2024 : les voitures ne volent pas encore, les robots, nombreux il est vrai dans les usines, ne déambulent toujours pas dans les rues, beaucoup de gens meurent encore de cancers et d’autres maladies incurables.

Ces progrès dont je rêvais avec beaucoup d’autres n’ont donc pas été au rendez-vous. Par contre, des régressions surprenantes et imprévues sont apparues dans toute leur horreur : attentats islamistes, wokisme, théorie du genre dès l’école maternelle ; volonté de sanctuariser l’avortement (donc la mort) dans la constitution, projet gouvernemental de légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté, des guerres en Europe, au Proche Orient, sans compter celles dans le Sud Soudan, le Darfour et la Lybie…

Ce n’est pas ce que nous attendions du XXIe siècle. Nous ne pensions pas non plus qu’il y aurait encore des enfants et des adultes qui mourraient de faim ou de malnutrition. Nous ne pensions pas qu’il y aurait encore des génocides comme au Darfour ou des pogroms de chrétiens en Inde…

Force est donc de constater que le salut n’est pas dans tel ou tel progrès technique ni même dans aucune idéologie à la mode. Il est dans le Christ et dans la bonne volonté des hommes. Celui qui s’est fait homme à Noël et qui seul nous apporte le vrai bonheur nous appelle à nous battre avec lui sur le front de l’amour et de la générosité.

Le bonheur ne peut pas être apporté par ce monde-ci. Même si nous avions des voitures qui volent avec de l’énergie propre et des robots qui satisfont nos moindres caprices et une santé parfaite, cela ne nous rendrait pas plus heureux. Bien que nous vivions dans un monde qualifié par les anciens de « vallée de larmes », nous pouvons déjà, d’une certaine façon, être en Dieu et goûter à la vie et au bonheur du Royaume. Dire que le bonheur n’est pas de ce monde ne signifie pas que nous n’avons pas à nous battre pour le rendre plus humain et plus juste. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue que le vrai bonheur est en Dieu.

Ajoutons, pour compléter le tableau, que vivre en tant que citoyens du royaume provoque des contre-réactions, voire de l’hostilité de la part de ce monde, mais sans que ce dernier puisse nous ravir la JOIE du Christ.

C’est pour cela que, sans être irréaliste, je vous souhaite une

Heureuse, sainte et joyeuse année 2024 !

† Mgr Alain Ransay, évêque de Cayenne