« Allons dans les villages voisins »

« Tout le monde te cherche à Capharnaüm » dit-on à Jésus. Et lui de rétorquer : « Allons dans les villages voisins afin que là aussi j’annonce l’Evangile ; car c’est pour cela que je suis sorti ». Cela montre une préoccupation universelle de Jésus qui veut s’occuper de tous les hommes et pas seulement de quelques-uns. Cette phrase prouve également que l’Evangile ne se réduit pas aux signes. Ces derniers ne sont que la matérialisation provisoire d’une promesse de bonheur éternel. Jésus parcourt tout le pays, la Galilée d’abord, mais aussi la Judée et même la Samarie. Il ne répugne pas à répondre à la prière des païens. Il annonce que le Règne de Dieu est à portée de main.

On peut le comparer à un dirigeant politique qui veut par tous moyens le bonheur et le bien-être de ses administrés. Cela nous donne une petite idée de ce que Dieu veut faire. Un tel dirigeant est généralement vénéré par nombre de ses concitoyens – car il ne cherche pas à s’enrichir mais à améliorer le sort de ses administrés. Ses partisans annoncent avec joie son programme, parlent de sa probité et de sa recherche du bien commun. Ils disent à qui veut les entendre : « Avec lui, les choses iront mieux ; nous vivrons plus en sécurité ; nous aurons la prospérité matérielle ; Il y aura plus de protection sociale, ; Il y aura le plein emploi, etc. »

Nous qui sommes les partisans de Dieu, sommes-nous prêts à faire connaître son programme de salut à tous ? Observons à quel point les partisans des hommes politiques se démènent : ils distribuent des tracts ; ils créent des sites internet ; ils rencontrent les gens individuellement ou en groupes ; tout cela pour parler d’un programme qui concerne notre vie terrestre qui, nous le savons, est passagère. Cependant, quand il s’agit de la vie éternelle, on trouve trop peu de partisans qui soient prêts à s’impliquer. Or le règne de Dieu signifie que le mal est vaincu, que l’aliénation, causée par les démons comme par la maladie et la mort, est vaincue. D’une part, le péché des hommes est pardonné. D’autre part, et c’est tout aussi important : ce règne est VIE ETERNELLE. Autrement dit : le Roi éternel désire partager sa royauté, sa divinité, sa joie avec ses créatures.

Ce Règne est bonheur pour tous et bonheur éternel. Ce qu’aucun homme politique ne pourra jamais nous donner.

Sommes-nous prêts à battre le pavé pour Dieu ? Ce programme ne le mérite-t-il pas au moins autant que ceux des politiques et de tous les « marchands de bonheur » autoproclamés ?

Je vous bénis.

+Mgr Alain Ransay, évêque de Cayenne