Dimanche du Bon Pasteur et des vocations

J’ai toujours été frappé par l’attitude de Jésus qui, cherchant un lieu de repos pour ses disciples et lui, se trouva nez-à-nez avec une foule qui les avaient devancés dans leur lieu de villégiature. St Marc nous dit : « En débarquant, il vit une foule nombreuse et il en eut pitié, parce qu’ils étaient comme des brebis qui n’ont pas de bergers (Mc 6, 34) ».

Alors Jésus se mit à leur service en leur prodiguant des enseignements et en guérissant les malades. Nous touchons ici du doigt le cœur miséricordieux de Jésus. Il ne peut pas prendre de repos tant qu’une personne a besoin de lui : tel est le Bon Pasteur. Comme le dit Jésus : « le vrai berger donne sa vie pour ses brebis ». Les autres sont des mercenaires… Comment définit-il le pasteur mercenaire ? C’est celui pour qui les brebis ne comptent pas vraiment, car elles ne les intéressent que dans la mesure où elles peuvent lui apporter des bénéfices en lait, en laine ou en viande. Mais si le loup survient, le berger mercenaire court se mettre à l’abri et laisse les brebis sans défense. Malheureusement, bien des soi-disant bergers se comportent en mercenaires pour lesquels l’argent et le pouvoir sont les premières motivations.

En ce dimanche des vocations, je lance un appel à certains jeunes qui se reconnaîtront car l’Esprit du Seigneur leur parle directement au cœur :

Chers jeunes, le Christ vous appelle à donner votre vie au service de ses brebis en étant d’autres lui-même. Il vous invite à tout quitter sans regarder en arrière, sans regarder à une belle carrière que vous pourriez faire, à du pouvoir que vous pourriez avoir, à des plaisirs dont vous pourriez vous enivrer. Il vous invite à tout perdre, à tout sacrifier par amour pour vos frères. Cela va vous coûter, parfois, il faudra affronter des loups. Mais le Seigneur vous fait celle promesse solennelle :

« Nul n’aura quitté pour moi et pour l’Evangile, frères, sœurs, mère, pères, propriétés, etc. qu’il ne le retrouve au centuple et dans le monde à venir la vie éternelle ». Rappelez-vous de ceci que vous pouvez considérer comme un axiome fondamental : Dieu ne se laissera jamais vaincre en générosité et votre récompense sera grande sur terre et dans les cieux.

† Mgr Alain Ransay, évêque de Cayenne